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 Mère, je vais mourir.

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Ossip
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Ossip


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MessageSujet: Mère, je vais mourir.   Mère, je vais mourir. Icon_minitime1Mer 25 Oct - 11:52

Achevé d’imprimer le 14 avril 2027

[La lettre suivante nous a été restituée suite au décès de Jeanne Delaire. Il s’agit là du dernier texte, de Marcel Delaire (né en 1990) avant son suicide le 16 janvier 2017. Marcel Delaire est l’auteur de trois recueils de poésie, de quatre romans et d’un recueil de nouvelles publié chez nos éditions. Nous publions cette lettre sans y rien changer.]


9 janvier 2017,

Chère mère,

Je sais que nous nous sommes vus a noël, et le soir du nouvel an, et encore il y a deux jours, mais ce que je dois te dire, il m’est impossible de te le prononcer. Je refuse d’affronter le tressaillement de ton visage, je refuse de voir trembler ton iris, cette couleur opaline qui chaque fois qu’il m’est donné de la voir me rappelle cette musique, que tu me chantais enfant pour m’endormir. Je refuse de voir chavirer mon enfance dans tes yeux. D’ailleurs, pardonne moi, je t’ai appelé « mère », pourquoi, c’est vrai, cela est ridicule, je t’ai toujours appelé « maman ».

Alors, même s’il n’est plus d’usage de rédiger des lettres, je le fais, ma voix nous tuerai tous deux. Et puis tu me connais trop bien. Je sais bien que tu as d’ores et déjà compris. D’ailleurs tu l’a toujours su. Tu as toujours su que je ne pouvais pas, que c’était au dessus de mes forces. Et ce n’est pas l’illusion d’aller bien qui te convaincra de mon imposture ; toi même tu ne m’a pas cru, je l’ai bien vu. Cependant tu contribue a ma supercherie, tu te ment, tu te convainc, plus besoin maintenant, soulage toi.

De plus, aussi loin que je m’en souvienne, tu as toujours été maitresse de l’illusoire. Ô maman, quand tu me servais de ces doux mensonges qui me faisaient croire en moi. J’étais pourtant un si bel enfant, je ne pouvais pas me douter. Néanmoins, mon visage était déjà armé de la tromperie d’un sourire rongé par l’incompréhension et la tristesse. Tu as tant menti pour retenir mes larmes. Certains, même presque tous, t’en voudrait de m’avoir caché de cruelles vérités, non, je ne partage pas ces moeurs universelles : mentir c’est mal, il faut être honnête, le suicide c’est lâche et indigne… je ne suis pas ceux là. Merci, maman, tu m’aura rendu l’existence moins pénible.

« I see trees of green
Red roses too
I see them bloom
For me and you
And I think to myself
What a wonderful World »
Voilà, ce que tu me chantais quand j’étais enfant. J’entends encore le tendre murmure que fut ta voix, dans le noir insidieux.

Toi, les acides, et l’écriture, vous furent à la fois l’allègement de mon mal et son martèlement. Pour les acides, cela va de soi, même envoûté par de tristes et mélodieux délires, le simple fait d’en manquer ou de devoir arrêter me tuait. Quant à l’écriture, comment t’expliquer cela ? Evidemment on ne sait jamais vraiment ce que cela représente, même une lectrice comme toi. Disons, que c’est un jeu, le seul que je connaisse. Mais cette jubilation, elle ne vient qu’après des heures de travail, de souffrance, et d’angoisse. Il me semble parfois que les mots me surpassent, qu’ils me soumettent à un joux, que je suis leur jouet, le langage me fracture a coup de marteau. Mais d’autre fois j’ai l’impression qu’ils sont si vains, si stupides, qu’il ne seront jamais a la hauteur de ce que, moi, je veux exprimer, que même eux, mes semblables, ne peuvent comprendre, et ces-fois ci je les hais. Je crois qu’a force, je me suis vraiment endolori.

Comment te dire, maman, que je ne puis plus vivre. Comment t’expliquer, sans trop blesser, que je vais mourir, que je vais me tuer. J’ai pensé, d’abord, a ne rien te dire, à mourir et laisser la vie suivre son cours. Mais puisque tu vas souffrir, c’est inéluctable je refuse que tu souffre en vain, c’est à dire sans comprendre, du moins sans explication. Mais je pense que tu es la seule a être capable de comprendre, si tu n’a pas déjà compris.

Anne-Marie sera en colère. Je l’aime tellement pour ça. Pour cette colère en elle, ça me fascine. Elle va me détester un temps, ne lui en veut pas s’il te plait. Un jour, quelques mois après, elle viendra parler à ma tombe - étrange habitude humaine - je te le promet, maman, fais lui confiance. A Noël nous nous sommes réconcilié d’une stupide dispute de trois mois. Je ne sais plus pourquoi à présent. Ayant déjà pris ma décision a ce moment là, je lui ai offert un verre, et nous avons vidé le whiskey ensemble. On a discuté, beaucoup. Ce qu’on disait n’était pas toujours très clair. Nous nous sommes enlacés en larmes. Ça m’a rappelé le jour où on a appris la mort de papa. Anne-Marie, ta fille, ma grande soeur… je lui ai dit je crois pour la première fois depuis longtemps que je l’aimais. Je crois que c’est à toi et à elle que j’ai le plus parlé dans ma vie. Vous furent les deux seuls personnes à qui j’ai dévoilé un peu de ce que je ressent vraiment.

La vérité, c’est que ma vie n’est pas si dure. Enfin si on prends un avis concret et logique. Disons, de ce que l’on voit d’abord. Après tout, j’ai de l’argent, un joli appartement à Paris, j’ai fais ce que je voulais faire, je suis devenu écrivain. J’ai une banque, un éditeur, j’ai la sécurité sociale. J’ai des amis que je connais depuis le lycée. Je ne suis pas à plaindre hein ? « Vous vous faites des histoires pour rien monsieur Delaire ». Oui, c’est vrai, je ne meurs pas de faim, je n’ai pas de cancer, j’ai un toit, je suis éduqué. Mais enfin ne voyez pas ce que cela veut dire ? Vous vous limitez a vos vies, a votre façon de vous mentir des « je suis heureux ». Moi je n’ai pas peur d’admettre que je souffre. La réalité est la suivante, c’est que je ne suis pas le seul a ressentir ce mal. C’est la neurasthénie convulsée de toute une génération. Maman, à 13 ans ils se font déjà du mal. Si tu savais, oh si tu savais, le nombre de ces jeunes filles et garçon qui se coupent les jambes. Moi, je suis trop lâche pour me faire vraiment mal. Je préfère le LSD, plus de soucis, on pourrait même envisager de continuer à vivre. Le problème, c’est que prendre des acides quand on est triste est la pire chose à faire. Maman, si tu savais ce que j’ai vu. Après des dizaines d’heures de délires, on se réveille, on vomit. On pleure et on se dit « il faut que je recommence ». Après le rêve, on a des maux de têtes, on entends des voix. Après le rêve on se hait, tout est vide et la vie se cristallise, comme un joyau de douleur. Si la vie, seulement, était une larme glacée, je la conserverai comme un bijoux trop fragile. Si la vie était un cristal inquiet, je verrais mon corps bleu dans son noyau liquide. J’aurais une jolie chambre. Elle serait comme un sanctuaire. En y entrant, je soufflerai sur les bords des fenêtres, ils seront couvert de neige. Et le ciel me parlera comme à un frère. Et le ciel me parlera de sa bohème comme à un vieil ami qui a déjà vécu. Et j’irais dormir et oublier dans le froid. Les larmes que, dans la vraie vie, je laissais mourir jusque dans mon cou, deviendraient glace aussitôt. Si la vie n’était qu’hiver et nuits troubles, je ne serais plus jamais triste… Après le rêve, on veut finir.

La vie, donc, aurait du être cet éternel hiver mais, maman, ne t’inquiète pas pour ma mort. Elle sera le printemps, l’automne, l’hiver et l’été au fil de mon coeur. Ma mort sera un immense jardin. J’aurais cette petite maison, rien de trop grand, confortable, simple, elle sera dans le silence, la douceur. Les murs seront propres, la lumière du jour ou de la lune éclairera mes papiers. Je serai là, j’écrirai toujours. Et mon jardin sera humide a cause de la pluie, et sous le soleil car je serais heureux. Et le vent viendra murmurer des mots d’amour. Et mon étang pleins de fleurs et de poissons sera merveilleusement hanté. Trois superbes naïades y habiterons. Et je m’assiérai là, sur l’herbe encore froide et mouillé et je leur parlerais de mes problèmes, de moi, de la vie que j’ai eu. Et je leur ferais l’amour chaque fois que je les verrais sur leur nénuphars et sous les feuilles d’or. En octobre, elles m’embrasseront, alors que les fées tomberont sur nos corps nus et que les saules pleureurs nous dirons « nous sommes l’équinoxe, aimez-vous ». En décembre, tandis que la neige mourra sur leurs seins, elles m’enlaceront pour éviter que j’ai froid, et tant de douceur de la part d’une femme autre que toi me fera pleurer, et tout ira bien. En avril je caresserais le long de leurs corps, et elles seront sur moi comme des pucerons sur une fleur. En août, j’aurais, une dernière fois, aimé. La mort sera mon pays.

« I hear baby cry
I watch them grow
They’ll learn much more
Than I’ll never know
And I think to myself
What a wonderful world »

Je ne t’apprends rien en te disant cela mais, je n’ai jamais été très proche de Frederick. Nous avons vingt ans d’écart et jamais il n’a été là pour moi quand papa est mort. Il n’a été pour moi qu’un réservoir de réflexions et de leçons stupides. Pour lui je suis la honte de la famille. Cependant je suis proche de ses enfants. J’ai l’impression de leur apprendre des choses. Et lui il n’est pas là que ce soit pour son fils de douze ans qui ne comprends pas pourquoi les autres enfants trouvent ça bizarre qu’il embrasse des garçons ou que ce soit pour sa fille de dix sept ans qui à besoin de lui mais comme il ne comprends et ne voit rien elle se cache dans la brume de son joint. Maman, explique lui comment on éduque un enfant je t’en supplie. Et je ne veux pas que tu leur mente sur ma mort. Les autres, les oncles, les tantes, les cousins, les grands-pères ils diront qu’il ne faut pas leur dire. Dis leur, ils sont intelligents et ce n’est pas parce qu’on est un enfant qu’on ne comprends pas les choses… voilà encore des occasions que j’aurais eu de me mettre en colère contre cette famille. Mère, combien de fois ai-je eu envie de tout détruire. Pardonne moi ces pulsions meurtrières qui flambaient dans mes yeux. Pardon pour le collège et mes excès de violences soudains et inexplicables. Pardon d’avoir frappé Fred, il reste ton fils.

« Pourquoi s’est-il tué ? » se diront-t-ils tous. Parce que vous ne comprenez pas. Parce que les bobos ne comprennent pas ce que j’écris même si ils m’adulent. Parce que j’en ai marre de vivre au milieu du tumulte. Parce que je ne veux pas non plus d’un terrible silence. Parce que je veux encore moins d’un faux bonheur. Je me sens enfermé. Aujourd’hui un homme n’a plus le droit de vivre hors d’une société. Si il le fait c’est qu’il ne paye pas, c’est que sa vie n’est pas rentable. Aujourd’hui et depuis des siècles, il faut s’inscrire dans un ordre établi. On doit se déclarer « vivant ». Même ma mort sera inscrite dans un ordre officiel. Je ne choisirai pas si je serais inhumé ou brûlé ou que sais-je, je te préviens. Choisis, je ne veux pas parler de ce que le monde fera de mon suicide.

Et si je n’avais pas envie ? Personne ne s’est posé la question ? Pardon, mère, de te dire ça mais je n’ai jamais demandé a vivre. Je ne t’en veux pas, tu ne pouvais pas le savoir. Vivre n’est pas très pratique. Et même si le désespoir m’avait envahi toute ma vie… non je ne crois pas me tuer par désespoir cette fois-ci. Je serais le pire des menteurs si je disais que rien de bon ne m’était arrivé dans cette vie. J’ai aimé des femmes, des hommes, j’ai fais des fêtes, des soirées, des sorties, j’ai lu, j’ai joué… je ne veux pas gâcher ces moments uniques. Je veux mourir pour que mon souvenir soit éternel. Si un jour, on te demande comment j’étais, dis que j’avais le sourire aux lèvres et que je riais tout le temps. Si ils te répondent, « mais alors pourquoi ? », regarde les avec un tendre sourire et hausse les épaules.

Mais la question qu’ils ne poseront jamais, maman, c’est « pourquoi t’a t-il fait ça » à toi, à Anne-Marie et à mes amis. Je t’avoue que cette question me remplit de larmes et hontes. Comment pourrais-tu comprendre que je ne peux vraiment plus, que même un an de plus sera pour toi et pour moi un supplice. Je t’assure que tu m’a été plus chère que n’importe qui, que jamais je n’ai voulu te faire de mal même si je t’en ai fais maman, et ne t’en veux pas si après ma mort, tu ressens un soulagement. Ne te sens pas coupable, c’est normal. Mais, même si c’est impossible, pardonne moi maman… c’est ma dernière volonté.
Adieu,
Ton Marcel.
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Wambaleska
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MessageSujet: Re: Mère, je vais mourir.   Mère, je vais mourir. Icon_minitime1Mar 7 Nov - 13:02

Il y a certaines tournures de phrases qui prêtes à confusion, mais sinon c'est sympa ( mème si c'est un peu la tristesse ) . Et aussi , pourquoi 2027 XP
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https://www.irif.fr/~habib//
 
Mère, je vais mourir.
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