Démembrement

Je sais déjà que ce poème ne sera pas du goût de Moriarty et de Saad c'est pourquoi en ce qui leur concerne, je ne demande leur avis que sur la forme .


DÉMEMBREMENT

Conscient de violer l’inertie du fantôme de la langue ;
Ma décrépitude est un silence
qui imbibe le temps

J’avais voulu écrire pour panser les plaies du ciel,
C’est maintenant moi
qui l’entaille

Et je découvre par cette fenêtre
Une étendue crépusculaire
qui noircit le monde

Omnipotent je froisse le miroir d’argent
Une supercherie qui mime l’univers
mais ce n’est qu’un masque

Une tromperie faite de flammes
De noir et de profanation
de la lumière

Qu’y à t-il au delà de ce mensonge ?
Les cris de nos défroques
charnelles qui errent au fin fond

Tout cela cachait le silence
En un désert, car vous l’avez
souillé, brisé

Mon premier crime fut d’exister
Mon second de perdurer
écrire est mon seul repentir

C’est une torture jubilatoire
Infligée à ceux qui furent
condamnés à vivre

Beh au risque de te surprendre, j'ai compris et bien aimé ce poème. Ca reste très imagé, mais c'est vachement plus appréciable quand les images en question ont... Tu sais, du sens.
Certaines métaphores sont même carrément bien trouvées (panser les plaies du ciel, c'est zouli), et le propos est mine de rien assez original.

Dur dur par contre de parler de style avec cette forme là... En lisant comme ça j'ai pas relevé d'allitérations ou d'assonances. Pour autant, c'est loin d'être pauvre et ça reste comme d'habitude assez élégant, on sent qu'il y a du travail derrière!
Le découpage de certaines phrases me paraît assez étrange aussi, mais c'est juste un ressenti perso (genre la sixième strophe, j'aurais plutôt mis "charnelle" en deuxième ligne, voire même "qui errent" aussi)

En somme, très bon poème que j'ai bien apprécié, je n'en attendais pas moins de ta part! J'espère que tu vas poursuivre dans cette voie (à savoir faire des trucs où je trouve un sens)