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 [Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer.

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Saad
Tyran
Saad


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Localisation : J'aurais bien une idée mais ça va pas te plaire.

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MessageSujet: [Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer.   [Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer. Icon_minitime1Jeu 19 Jan - 10:27

Des yeux bleus, une bouche béante s'ouvrent brutalement, la gueule aspirant l'air dans un rythme effréné, comme privé d'oxygène, suffocant dans ses propres glaires.
L'intérieur de sa bouche se transforme en un chaos de mucus et de salive, coulant sur les draps blancs, et sur les trois couches de couettes de laine et de fourrure, abritant son corps affaibli.
Une cacophonie douloureuse et angoissante envahit la pièce tandis qu'il crache ses poumons massacrés par le mal qui le tiraille, les yeux clos et le ventre tiraillés par une douleur où se mêlent une faim insatiable et la violente quinte de toux qui le fait se recroqueviller, arqué comme un arche de cathédrale, tendu comme un arc, à peine capable de respirer.

Soudain, une main frappe son dos, secouant d'avantage ses bronches déjà en piteux état.
« Hé là, hé là, n'allez pas me mourir entre les bras, pas après m'avoir coûté la nuit. »
A ces mots, ses toussotements s'affaiblissent, sa quinte meurt progressivement, l'air regagnant ses poumons, ses joues passant du rouge écarlate au pâle blanchâtre, bien plus familier, une voix chevrotante, douce, apaisante, un baume passé sur sa trachée meurtrie.

Soufflant bruyamment, rouvrant lentement les yeux, l'alité tourne un regard d'étonnement mêlé de profonde incompréhension vers son salvateur interlocuteur.
Un visage souriant, aux rides vénérables et dont l'éclat des yeux, illuminés d'intelligence et d'érudition, fait resplendir la lumière dorée d'un jour naissant et déjà superbe.
Sa maigre et tendre main glisse sur sa peau nue, détendant ses trapèzes au bord de la rupture, et se pose sur son épaule, la tapotant amicalement.

« Voilà, c'est mieux. » Approuve t-il en opinant du chef, son sourire déjà rayonnant s'élargissant encore.
Le malade a à peine le temps d'entrouvrir la bouche que son bienfaiteur le coupe déjà, lui tendant une tasse de terre cuite fumante, des bulles éclatant à sa surface dans un léger crépitement... Rien de très rassurant.
« Buvez, » L'exhorte t-il « cela vous fera du bien. »

Hésitant mais obligé, l'homme passe des mains tremblotantes autour de la céramique et porte le breuvage à ses lèvres...
Un rictus écoeuré déforme son visage, se décomposant en une fraction de seconde. Poussant malgré lui un gémissement de dégoût, il s'en détourne très légèrement... Suffisamment pour entrevoir le regard sévère de son sauveur.
« Buvez, vous dis-je, c'est bon pour le corps. » Certes, mais pas pour les papilles...

Acquiesçant sans grande conviction, il engloutit d'une traite le liquide poisseux au goût mêlé de lait rance, de viande décomposée et de légumes pourris, l'odeur à en faire tourner l'oeil n'aidant en rien . Comme si cela ne suffisait pas, le liquide presque brûlant et le crépitement des bulles bouillonnantes transforme sa bouche en une anarchie de saveurs disgracieuses et de sensation déplaisantes, le tout bien sûr carbonisé par la chaleur insoutenable de l'infâme breuvage.

« Voilà. » Congratule le vieil homme en insistant sur le « -oi », en vieux précepteur qu'il est.
Tout dans le vieillard fait d'ailleurs penser à un maître d'école proche de la retraite, notamment sa chevelure éparse et grisonnante, et les larges creux se formant dans la commissure de ses lèvres tandis qu'il sourit, les mains croisées dans le dos, légèrement penché au-dessus du lit.

Une nouvelle quinte de toux, bien plus violente qu'à l'accoutumée, secoue ce dernier. Ramenant précipitamment la chope à ses lèvres pour dégueuler le flot de glaires gluantes remontant le long de sa trachée et asphyxiant sa gueule où le goût atroce de la mixture disparaît à peine, il se sent presque mourir...  Pour la deuxième fois en une demie-journée.

Une sensation de libération élève son cœur et ses poumons tandis que la toux s'arrête... Il a bien rempli la moitié de sa chope, et arbore une nouvelle grimace de dégoût en voyant ce flot infect de maladie et de pus luire dans la tasse, qu'il rend à son propriétaire en essuyant d'un revers de la main sa gueule dégoulinante.
Stupéfait, le vieil homme hausse les sourcils en jaugeant la quantité de mucus, dans un sifflement admiratif.
« Je me sens faible... » Gémit le malade en saisissant sa tête, soudain douloureuse, une violente migraine le saisissant.
« Ca doit être les sangsues. Mais ne leur en tenez pas rigueur, ces petites bêtes vous ont sauvé la vie. »
« Qu'est-ce qui m'est arrivé ? »
« Vous avez idée de l'exploit que cela représente de tirer un homme en armure sur une distance aussi considérable ? Heureusement que mon cabinet n'était pas loin... Rien n'assure que vous auriez survécu, sinon. »
« Je me suis évanoui ? » Demande le malade en se tournant vers l'apothicaire.
« Oui, vous aviez une sacrée fièvre. Cela n'a pas été simple de vous garder parmi nous, vous pouvez remercier votre constitution... Et mon assistante, la pauvre n'a pas dormi de la nuit. Moi non plus, d'ailleurs ! » S'exclame t-il, mains sur les hanches, son sourire se teintant d'une fierté non dissimulée...
« Je vous remercie... Du fond du cœur pour tout ce que vous avez fait pour moi. »
« Oui, je sais. » Ironise l'apothicaire.
« Qu'est-ce que je peux faire pour vous remercier ? »
« Prendre soin de vous, que diable ! » S'exclame le médecin, le réprimandant comme un petit garçon. « Pour un chevalier vous étiez bien crasseux. Et votre ventre a gargouillé toute la nuit ! Cela fait combien de temps que vous n'avez pas mangé ? »
« Deux jours... »
« C'est malade comme un chien et ça ne s'alimente même pas ! C'est très bien de faire le beau en agitant son épée mais ça ne va pas vous mener loin si vous oubliez de vous nourrir.. »
Les yeux clos par son violent mal de crâne, l'homme acquiesce, hochant lentement la tête, main sur le visage.
« Bien, bien, bien... Vous mangerez bien un petit morceau, dans ce cas ? »
La seule évocation du verbe « manger » suffit à faire poindre un séisme assourdissant dans le ventre du patient.
« D'accord, d'accord, j'ai compris... » Approuve t-il en riant. « Ne bougez pas, je vais dire à Julia de préparer votre pitance. Un grand gaillard comme vous prendra bien un bon petit déjeuner. »

Tournant les talons, il fait un pas...
« Merci. Encore merci pour... »
« C'est ma vocation. J'ai juré de faire ça jusqu'à ma mort. Remerciez plutôt Hippocrate : sans lui, vous ne seriez plus de ce monde. Maintenant arrêtez de vous tourmenter l'esprit avec l'hypothétique dette éternelle que vous me devriez et mettez-vous sous les couvertures avant d'attraper la mort une deuxième fois. »
… Et reprend sa marche vers la cuisine, appelant la susnommée « Julia » à reprendre son devoir.

Acquiesçant, la tête lourde, l'homme se blottit sous les épaisses couettes, les rabattant sur son visage fatigué. La chaleur, la douceur d'un lit soigneusement préparé... La délicieuse odeur de la lavande, mêlée à celle du miel et du lait, embaume la pièce et apaise sa conscience troublée. Au-dehors, et malgré les fenêtres closes, les volets tirets, il entend la ville se remettre en marche après un repas bien mérité. Le méridien est déjà passé...Il a beaucoup, et bien dormi.
Caressant le drap blanc du bout du pouce, son esprit se perd quelques instants... Et s'il rêvait ?
Tout est si doux, si soyeux, si cotonneux... Si agréable.
En ce lieu si calme, si plaisant, la migraine qui avait soudainement étreint sa tête s'est envolée, et les gargouillements de son ventre lui sont presque imperceptibles, la simple promesse d'un repas à la hauteur de tout ce qui l'entoure ayant comblé son esprit, à défaut de son estomac.

Des semaines d'errance sans répit lui ont fait perdre la notion du confort, lui qui dormait à même le sol, l'armure encore enfilée. Ses maigres repas peinaient à lui remplir le ventre, et il s'était presque habitué à cette permanente faim, à ne jamais se rassasier, une bête immonde et vicieuse grignotant ses entrailles tumultueuses, se repaissant de ses chairs, dévorant sa résolution.

La jeune et splendide assistante de l'apothicaire lui porte son repas, une vingtaine de minutes plus tard. Tout lui semble succulent, le bonheur de se nourrir sublimant chaque bouchée.
Il mange, dévore avec appétit, et quand enfin le banquet est achevé il ne lui reste plus qu'une profonde envie de dormir, encore.

Le repos lui est enfin accordé, si inespéré qu'il peine à y croire. Pourtant, il n'y a nulle matière à douter.
Abandonnant ses pérégrinations mentales, l'homme s'emmitoufle encore d'avantage dans la caresse délicate des draps propres et parfumés, un long et doux repos s'annonce pour le l'homme épuisé.
Et une délicieuse noirceur remplace les tumultueux ravages d'un esprit sans repères.


Les jours passent, le médecin et sa jeune assistante s'affairent à satisfaire aux besoins du combattant. Remèdes et copieux repas deviennent rituels quotidiens, une routine presque désarmante pour un vagabond habitué aux belles étoiles et aux maigres pitances.

Peu à peu l'homme recouvre ses sensations, ses forces et ses capacités. Il se lève, marche, parle et parvient à se mouvoir sans les entraves du mal qui, il y a quelques jours encore, le tourmentait et affaiblissait son corps et sa conscience.
Malgré quelques fièvres, des migraines aussi courtes que subites, et quelques douleurs articulaires, le chevalier semble avoir retrouvé sa vigueur, et l'emploie à aider ses sauveurs.

Maintenant les patients lors des amputations, aidant aux décoctions et aux repas, protégeant la femme et le vieillard, le chevalier parvient même à sourire.
Il entend les plaisanteries du vieil homme et ses anecdotes, la voix tantôt bredouillante, tantôt directrice de la jeune femme, qui passe de la petite fille effarouchée à l'étudiante studieuse, doublée d'une préceptrice consciencieuse.

Il voit le pourpre à ses joues lorsque leurs regards se croisent, et, petit à petit, le sien se baisse, embarrassé. Leur contact d'abord professionnel, le linge mouillé qu'elle passait sur son front en sueur, se mue en une douce caresse tandis qu'elle prend soin du malade, du patient, de l'homme.
Leurs sourires s'élargissent.
Et bientôt, Allester sent son cœur battre. Une petite flamme y naît tandis qu'il passe son regard sur les fines boucles de flammes que dessinent ses cheveux, sur les taches de rousseur qui constelle et colorent ses joues presque blanches. Une flammèche qui s'embrase lorsqu'il fond son regard de glace dans le sien, d'émeraude et de feuilles.

Une, deux semaines, les nuits et les jours se succèdent, sans interruption. Les journées s'illuminent progressivement, le soleil brille dans les rues, à travers les fenêtres, et bientôt dans le cœur du guerrier.
Pourtant, et après une courte accalmie, les nuits, elles, s'assombrissent.
Les ronces racornies par le soleil poussent dans la lumière de la lune, le concert discordant des doutes et des remords, mutiques pendant la journée, avancent la nuit dans une fanfare cauchemardesque.


A nouveau, le chevalier se couche.
La sueur perle sur son front, son souffle s'accélère. Et le linge humide n'y fait plus rien. La petite main, serrée sur la sienne, n'accélère plus son cœur. Les mots ne parviennent plus à ses oreilles.
Son esprit se perd.



La petite cabane fait face à la prairie. La cheminée est éteinte, et pourtant une infâme lueur inonde la pièce, au centre de laquelle trônent deux corps sur une chaise à bascule. Il se retourne vers la vitre.
Ses pieds marchent sur les braises froides et défuntes d'un monde qu'il quitte enfin.
Il avance dans la lumière d'un feu décadent, d'un brasier qu'il a allumé.
Il contemple par la fenêtre le gigantesque bûcher, où brûlent, brûlent les âmes et les corps, les milliers de visages et de sourires.
« Tu es le Sang. Tu es le Mal. »
Les yeux rivés sur les flammes dansantes, son cœur se retourne et contemple des traits émaciés,  barbe blanche et poussiéreuse, les yeux morts, ardents de rage, dévorés par les flammes bleue d'une haine froide et intemporelle.

Dans ses bras elle dort, son petit visage à jamais fermé, son petit cœur transpercé, son petit corps démantibulé et mutilé, le sang coulant en un torrent qui emporte son âme, son passé et ses souvenirs, noyant ses larmes dans un raz-de-marée de regrets et d'amis perdus.

« Allester ! Allester ! » Scande le brasier, qui s'anime... Un immense bras, de chair, de braise et de bois brûlant s'en extirpe, ses doigts se tordant comme une araignée folle, sa main s'écrasant sur le sol... Un autre bras, une autre explosion de cendres et de flammes, retombant, enfonçant ses ongles ardents dans la terre impure. Le bûcher avance, rampant en traînant derrière lui le pilier de feu et d'êtres aimés.

« Il vient pour toi. Enfin. Tu vas enfin payer. » Murmure le vieillard.
Le petit corps mort est secoué de sanglots, de pleurs assourdissants.
Ses membres ne lui répondent plus. Ses orbites contemplent le brasero, la rétine parcourue d'une douleur brûlante, tandis qu'une autre, stridente, perçante, cinglante, traverse ses tympans et fouisse dans son cerveau... Il voudrait cacher ses yeux, ses oreilles, mais ses membres ne répondent plus.

Et dans les pleurs, le craquement des flammes, la lumière incandescente et la lueur morte, il avance,  dégaine son épée... Tousse, tousse encore, le mal rampant grandit et hurle de rire, le brasier de ses tripes, le venin ardent coulant dans ses veines, la douleur et le désespoir se mêlant en un poison, une toile d'araignée tissée sur son cerveau, sa tête se courbant sous le poids des regrets et des souvenirs.



« Monsieur ? Où allez-vous ? Vous n'êtes pas encore guéri ! »
« Je dois partir. Je ne peux pas rester. »
« Allester, je t'en prie... »
« Retournez au lit, vous allez... »
« Je dois partir. »


Il ne se laissera pas emporter. Il continuera de marcher et de souffrir, le brasier brûle devant lui, le passé hurle derrière lui, le mal grandit en lui, ses muscles branlants ne supportent plus son fardeau de remords et d'acier. Qu'importe, il marchera à quatre pattes, il rampera, mais il continuera d'avancer.



« Je ne peux donc rien faire ? »
« Reste, je t'en supplie. »
« Je suis désolé. »



Marcher sur une route invisible, marcher dans le silence assourdissant, dans la solitude étouffante, marcher toujours plus loin pour tenter de distancer ce qui dort dans son âme.
Une errance absurde. Le feu brûle toujours, les morts tentent de le rattraper.



Il se retourne vers le vieil homme... Il lui rappelle quelqu'un.
« Je ne vous apporterai que le malheur et la désolation. Je ne fais que ça. » Dit-il dans un sourire effondré.
« Allester, mais qu'est-ce que tu racontes... »
« Monsieur, votre maladie, je crois que je sais ce que c'est. Si vous ne vous soignez pas elle va vous- »
« Il y a des plaies qu'on ne devrait pas penser. »
« Je ne comprends pas. »



Un dernier pas vers le bûcher. Il lève la tête et enfonce son regard dans les flammes dansantes.
« Viens... Viens je t'attends. Je t'attends pour te consumer, pour t'avaler, pour te brûler, pour t'ajouter à mon brasier. » Les bras incandescents, presque squelettiques, se tendent vers lui, les doigts pareils à des serres tentant de le saisir.



Un autre pas vers l'inconnu, le vieil homme lui tend une flasque.
« Une fois par jour, deux si les symptômes deviennent trop violents. » Il le contemple, dévisage son expression de fer et de rouille... Son armure constellée d'impacts, son armet cabossé, son corps secoué de quinte de toux, il ne ressemble plus à un humain. Il n'est plus qu'une carcasse d'acier rampant vers sa mort, une silhouette cauchemardesque. Une âme errante.



Il se met en garde. Même face à la mort, un chevalier combat l'impie.
Et ce même s'il en est la source.



Il se saisit de la flasque. « Merci. »
« Remets-toi en marche et reviens-moi... Approche... Je te veux... Tu recherches mes flammes. » Lui répète le brasier brûlant dans ses veines.
La lune lui adresse un regard désolé. Elle qui l'a vu marcher sous sa lumière blafarde, elle qui l'a vu traîner le fardeau de son corps et le fardeau de son être, elle qui le pensait enfin en sécurité, dans une douce chaleur, dans les bras d'un foyer accueillant.
Il aurait dû trouver un répit ici.

Alors pourquoi repart-il ?

Sourd à sa raison, le chevalier n'écoute plus que sa peine. Elle est le seul appel auquel il répond. Elle est le poignard dans ses côtes, et la force qui anime son corps.
Les flammes hurlent de rire, embrase son cœur. La petite flammèche se mue en un crématoire où se racornit et brûle sa chair et ses sentiments naissants.
Le brasier ne le laissera pas se réchauffer auprès de cette flamme. Le foyer déverse son torrent de feu, embrase sa conscience.

« Adieu, chevalier. Ne vous laissez pas mourir. »



P.S: C'est pas un passage que j'ai vraiment aimé écrire, je dois avouer qu'une bonne partie n'était là que pour faire avancer l'intrigue. Donc... Il risque d'être en-deçà du reste. J'y retournerai peut-être un de ces quatre, histoire de corriger des erreurs, des maladresses, voir rayer du texte des morceaux entiers, mais pour le moment je voudrais juste poursuivre l'histoire, surtout que j'ai déjà prévu la suite !
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Justbazz
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Justbazz


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[Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer. Empty
MessageSujet: Re: [Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer.   [Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer. Icon_minitime1Sam 28 Jan - 20:20

Ah voilà, là c'est vraiment mieux que ce que j'avais lu l'autre fois !
Merci ! (parce que c'était agréable à lire)
Passons à la suite.
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[Vagabonds à Louer] Episode 5: Foyer.
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