Pour ceux qui n'auraient pas la référence (peut-être que Moriarty l'a) la première phrase est une référence à Flaubert. En effet la première phrase de "Salammbô" est un alexandrin... et en plus un alexandrin spécial puisqu'on compte le "e" de la fin car c'est un roman et qu'il y'a une virgule alors que dans un vers on ne compte pas le "e" de fin de vers ou devant une voyelle. La phrase c'est "C'était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar." l'alexandrin est à Carthage. Je lui ai donc fait référence au début du texte par Flauberounet c'est un de mes chouchou :
Le texte :
C’était dans le Fourneau, faubourg des étoiles, dans des jardins de poussière.
Dans cet amas chaotique de gaz, de nuages, et de flammes, on aperçoit cette vague couleur. Faible, rougeâtre, et presque éteinte. Qui semble crier « au secours » car elle est mourante… mais avec désespoir et sans grande conviction car elle sait bien que le silence, lui, est éternel. Le silence, seule fraction immuable et continue, courbé quelques fois par des appels étouffés et vains. Le silence, spectre immortel, universel, et qui met tout au même titre… le titre d’éternel méprisé de l’univers. C’est donc dans cet amas complexe de silence, de détresse et de voix qu’a rayonné - faiblement - cette bouteille à la mer : UDFj-39546284.
Le petit prince la voit scintiller. Il voit que cette galaxie brille en dilettante. Alors lorsqu’il se lève doucement et qu’il part vers cette couleur… il ne cherche pas d’ami… il est l’ami, celui qui peut-être pour cent ans, dix ans, une minute ou peut-être rien qu’un instant, va raviver cette vieille luciole.
Sur le chemin, les étoiles semblent avoir perdu leur couleur argentine. Alors arrivé dans le système, il voit quatre planètes, toutes hostiles, grandes, tumultueuses… sauf une… écrasée par cette grandiloquence stellaire. C’est elle qui a émis le S.O.S. Le petit prince pénètre alors dans cette atmosphère, le ciel orangé… l’air impur… de la fumée partout… des bâtiments grisâtres noircis par le charbon. Dans la rue, des milliers de gens marchent, tous la même démarche certaine et prudente, les mêmes visages partout. Le petit prince est à côté d’un de ces êtres. Ce dernier attend un café sur une terrasse humide et froide. Cet être a l’air d’une ombre, et il remarque cet enfant blond qui semble briller au milieu du charbon étouffant, alors il l’interpelle.
- Que fais-tu là jeune homme ?
- Je cherche un ami.
- Et quel est cet ami ? Cela m’étonnerait que tu le trouve ici.
- Mais je ne le connais pas encore.
L’homme regarde l’enfant en silence. Il n’y comprends rien… mais ne parle pas.
- Et que faîtes-vous sur cette table ?
- J’attends. Un simple café. Le même. Tous les jours. Il a éternellement le même goût, la même substance et la même rudesse qui coule comme une entaille dans ma chair. Des entailles il y a en plusieurs. Elles se gravent au fil du temps. Mais je n’en tiens plus compte. Tu sais ici on travaille tous comme comptable ou dans des bureaux. Je ne suis qu’une copie conforme animée constamment par un désir d’être différent. Ce désir.. ces désirs devrais-je dire… sont altérés volontairement par tout ce qui m’entoure. La télé, la radio, les magasins, les restaurants, les publicités, les antidépresseurs, les drogues, les sites, les immeubles, les bureaux, les prisons, l’argent, les spectacles, et ce bruit incessant de voitures et de pluie. Je voudrais juste un peu de silence, de lumière, et de sensations. Je compte sans extase. J’écris sans étoilements. Mais aujourd’hui il me semble parler avec colère. Je ressens enfin quelque chose. Cette simple question innocente qui est venue interroger le sens de ma présence et de mon existence, m’a permis… enfin… d’avoir quelque chose en moi. Un simple instant qui s’est écoulé dans la cruauté du temps a suffi. Merci.
Le petit prince, qui avait écouté avec tristesse jusqu’ici, trouve dans sa poche un croquis…qu’il avait gardé.
- Tiens, ce n’est pas la plus belle des fleurs. Mais elle est unique. Garde la. C’est ta fleur.
Le petit prince repart, laissant derrière lui un bouquet de lumière.